erolgum

bien avant l’œil, c’est l’oreille qui l’a d’abord porté artistiquement. producteur de spectacles de musiques traditionnelles, il participe à la fondation du festival arta sacra, qui a lieu chaque année dans la région lyonnaise depuis 2017. c’est initialement parce qu’elles lui permettaient de diffuser plus largement les œuvres des artistiques internationaux qu’il accompagne, qu’erol gum s’est intéressé aux images.

puis, très vite, il s’exerce à la pratique du portrait et du photo reportage. sa toute première commande lui permet d’immortaliser l’acteur omar sy et le réalisateur michel hazanavicius. elle scelle, symboliquement, le lien de plus en plus prégnant entre sa pratique photographique et son tropisme pour le cinéma et le film documentaire. les années suivantes, erol gum participe à quelques tournages en tant que photographe de plateau, puis il se lance dans la réalisation d’un premier documentaire en 2023, avec baptiste frelat, suivant les pas du musicien et facteur de ney iyad haimour dans sa quête de l’instrument parfait. « à vue de ney » a été présenté en festival en 2024.

la même année, dans le cadre du projet “histoires singulières pour une mémoire commune”, il répond à une commande d’interviews, afin de retracer, dans un documentaire, le parcours d’artistes français issus, à divers degrés, de l’immigration. la même année, il participe à l’exposition arlésienne « per tempora ad futurum », portée par l’équipe curatoriale p.b. city, en marge des rencontres de la photographie.

erol gum développe actuellement « malebestes », une étude photographique mêlant art, ethnographie et histoire, pour laquelle il sillonne l’est de la france en compagnie du journaliste maxence knepper. ce projet puise dans les attaques de loups et les faits divers qui peuplent les archives pour s’interroger sur les origines et les implications sociales des mythes.

il explore, en parallèle, les territoires de l’abstrait, tentant de muter des paysages lumineux en sujets microphotographique. c'est pour lui l’invocation de l'invisible à partir du réel, une déformation de l’espace et du temps, donnant une matérialité à l’indéterminé. ce travail résulte de choix arbitraires, d’expérimentations laissant une grande part de responsabilité au hasard. partant du constat que la permanence de l’imprévu dans notre environnement est sous estimée, erol gum tente de sublimer cette sérendipité incandescente.